Test n°2 : chaussures Merrel Wrap Slam
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Ces chaussures volontairement non imperméables privilégient l'aération, avec des micro mailles sur toute la surface de la chaussure. Ce matériau tiendra-t'il la route en termes d'usure ?
La semelle est une bonne grosse Vibram assez tendre, avec des crampons plutôt ronds. On verra ce que ça donne, mais elles ne seront a priori pas à leur aise sur la terre glissante.
Le principe de ce test est le suivant :
1 - statistiquement, en été, il y a plus de jours sans pluie que de jours avec. On est plus à l'aise avec des chaussures très aérées que dans un modèle avec membrane gore tex, qui malgré sa respirabilité, aboutit souvent à une marinade.
2 - Quand il pleut plus d'une journée, même une chaussure gore tex finit par être mouillée et elle met alors des plombes à sécher
Je vais donc associer lors de ce test les Wrap Slam à des chaussettes imperméables/respirantes, que j'aurai en fond de sac, pour voir s'il y a un bénéfice à virer la membrane de la chaussure lorsque l'imperméabilité est inutile.
Le risque de ce test : me trimballer avec des éponges qui captent l'humidité du sol même quand il ne pleut pas (ces chaussures ont une forte porosité) et qui ne sèchent pas beaucoup mieux qu'une chaussure membranée. Je dois aussi avouer que je pars sur un a priori négatif concernant la solidité de la moyenne gamme de Merrell.
Altitude : 54m. Contexte : mon lavabo parisien
A peine reçues, mes Merrel Wrap Slam en taille 42 passent sur la balance : 507 grammes par chaussure. Honnête, mais sans plus. On n'est clairement pas dans l'ultralight. Après cette formalité, je les fais passer au traditionnel test du lavabo, pour voir combien elles pèsent une fois pleines d'eau : 564g. je suis agréablement surpris, ce ne sont donc pas des éponges !
Ce barbotage une fois, accompli, je les plonge dans un bain de Nikwax avec comme objectif de saturer les fibres avec du déperlant : si elles doivent prendre l'eau, autant les rendre encore plus hydrophobes. J'en profite ensuite pour évaluer leur temps de séchage quand elles sont 110% humides : deux jours à l'ombre, semelle interne posée à côté des pompes. Un peu longuet à première vue ! Sans nul doute, ce temps de séchage serait plus court avec les chaussures aux pieds, mais comme j'ai de vieilles baskets sèches dans mon placard, vous me pardonnerez de laisser tomber pour cette fois !
Première bonne surprise : elles ne me font absolument pas mal, alors que j'ai souvent des ampoules avec des chaussures neuves. D'emblée, elles me sont aussi confortables que des charentaises. Bon point.
Altitude : 3m. Contexte : sentier côtier en Bretagne nord
Pour commencer le test de ces chaussures pleines de trous, autant garder les pieds sur terre et ne pas tenter l'Everest. Me voici donc en bord de mer en train d'arpenter le GR34, plus connu sous le nom de "sentier des douaniers", dans un tronçon entre St Malo et le Cap Fréhel. Le menu de cette rando est toutefois piégeux : sable à gogo sur coulis de flaques d'eau de mer, accompagné de sa caillasse granitique.
La deuxième bonne surprise de ces Wrap Slam vient de l'excellente tenue de la semelle sur le sable, les rochers et le ciment, même mouillé. Assez rapidement, je me surprends à courir à des endroits où l'on devrait plutôt ralentir avec d'autres semelles. Les Vibram de ces pompes sont assez tendres et ont un grip bluffant sur les surfaces poreuses. Comme vous pourrez le constater sur les photos suivantes, le contact avec le sol est excellent :
Quand la chaussure entre finalement en contact avec du sable fin, celui-ci ne traverse pas les mailles, en revanche, pas de miracle, ce sont bien des tailles basses et le sable entre par en haut si vous y allez comme un sanglier breton.
Ensuite, direction le Massif central avec mon vélo électrique dans le train. Vous pouvez encore le constater, sur la photo que voici : l'accroche est absolument irréprochable.
Altitude : 1200m. Contexte : randos à la journée dans le massif du Forez
Arrivé sur place, le terrain se fait plus complexe avec des sentiers de randonnée de moyenne montagne plutôt humides.
Mes craintes d'avoir les pieds mouillés s'amenuisent, car lorsqu'on chausse les Wrap Slam, elles sèchent à peu près aussi vite qu'elles se mouillent, à condition de ne pas les plonger dans l'eau bien sûr. Un petit crachin auvergnat ne les effraie pas. Ce n'est pas encore ici que je sortirai les chaussettes imperméables.
Verdict provisoire : c'est vraiment agréable de ne pas mariner dans ses pompes ! Ces Merrell peuvent monter à 1500m un jour de faibles averses sans aucun souci. C'est le moment de passer aux choses sérieuses, direction les Alpes.
Altitude 1800m. Contexte : ascencion du dôme des Ecrins
Décidé initialement à effectuer l'approche avec les Wrap slam, leur poids de 1 kilo me fait finalement renoncer, je monte donc jusqu'à 3200m par un sentier assez piégeux, avec des chaussures de montagne normalement destinées à fonctionner avec des crampons. Je le paye très cher : des ampoules terribles au talon me ralentissent beaucoup. Je regrette énormément mes Merrell restées à 1800m ! Si elles avaient pesé moitié moins lourd, je n'aurais pas hésité à les prendre.
Le reste de l'ascencion jusqu'à 4000m se fait avec crampons, piolet et encordé, mais c'est une autre histoire. Ici se trouve la véritable limite des Wrap Slam, et encore, j'en connais certains qui mettent des crampons sur des baskets en mesh !!!
Altitude : 18m. Contexte : traversée de la France à vélo électrique
Après cet épisode montagnard, je poursuis le test de ces Merrell en les utilisant lors d'une traversée de la France à vélo électrique, de Grenoble à Niort (environ 600km en 4 jours). En pleine canicule, la ventilation automatique des Wrap Slam, à 50km/h, était tout simplement la meilleure solution !
Conclusion
A l'issue d'un été assez intensif, les Wrap Slam ne sont ni trouées, ni moisies, ni devenues lisses au niveau de la semelle, etc. Seule une des languettes que l'on tire à l'arrière du talon, quand on chausse, a lâché, ce qui est un moindre mal. Ce sont donc des chaussures extrêmement confortables, finalement assez polyvalentes malgré l'absence de membrane, et surtout dans lesquelles on transpire très peu, contrairement à tous les modèles imperméables et soi disant respirants que j'ai pu essayer jusqu'alors. Cette forte aération est vraiment le point fort des Wrap Slam, j'avais tout de même des sur-chaussures en gore tex, pour les trajets à vélo et des chaussettes imperméables en fond de sac.
Elles avouent leurs limites dès qu'il est question de poids et sous une forte pluie si l'on n'a pas de chaussettes imperméables. En dehors de ça, je ne les quitte plus !